Yintah et la décolonisation
La Colonisation me fait pleurer et agir - jour de la décolonisation
Chère communauté - J’ai visionné la semaine passée le Film Yintah sur la lutte des Wet’suwet’en sur grand écran à Montréal (maintenant en streaming sur CBC au lien suivant ). Dans une salle comble d’une 50e de personnes, j’ai pu assisté à ce chef d’oeuvre du 8e art avec un son et des images submersives. J’ai pu plonger avec l’intensité de tous mes sens dans cette histoire vraie relatant la douleur de la colonisation qui continue toujours aussi violemment. La Colonisation est une violence qui continue, malgré les apparences.
La Colonisation dans mes mots “ c’est d’agir de manière à voir d’autres formes de vie que la nôtre comme notre propriété. C’est la séparation en actions, en mots et en lois.”
Ce qui douloureux c’est de voir qu’elle continue insidieusement à l’époque où NOUS vivons. Elle continue malgré le “green-politiquement correct washing”. C’est confortable de se dire que la violence coloniale appartient à nos ancêtres et aujourd’hui nous n’avons qu’à redresser des torts, à “ comprendre le passé ”. On se donne le beau jeu, les beaux rôles, les gentils participants à une culture ouverte et accueillante… Après avoir vu le film Yintah mon seuil de tolérance pour le green et “réconciliation washing” a grandement descendu. Si on vit ici et participe à cette économie et société, soyons aussi des acteurs de décolonisation. Avec notre tête, coeur et mains.
Pendant le film, je me suis surpris à crier des insultes à l’écran. À dire des “ta gueule” à Justin Trudeau, à des fonctionnaires et policiers qui offrent des paroles et explications tellement arrogantes et complètement déconnectées des souffrances des gens devant eux, les membres dela communauté Wet’suwet’en et de d’autres communautés autour les supportant. J’étais d’ailleurs surpris d’être le seul à réagir autant dans le cinéma, je me demandais ce qui se passait pour les autres ( p-ê la même chose ) … je reviendrai à cela plus tard - il y a un bon “punch” en lien avec ceci d’ailleurs.
La Colère était vivante pour moi; je ne sais pas comment ces Gardiennes de la forêt ont été capables de rester dans leur dignité et ne pas tomber dans la violence. Je leur lève mon chapeau et elles sont des modèles vivantes de nonviolence, du respect pour toutes vies et aussi de l’action intègre et efficace (l’action directe non-violente).
C’est tellement difficile de voir des personnes autochtones être déposédées aujourd’hui de leurs terres ancestrales pour des intérêts économiques. De voir des “snipers” pointer leurs fusils sur des femmes, des jeunes, des personnes sans armes autre que leur courage. Ce vol légal continue tous les jours ici-même. (plus là dessus et comment aider plus bas).
J’ai pleuré presque la moitié du film, je n’avais pas pleuré autant depuis longtemps. J’aurais aimé être avec une personne qui j’aurais pu serrer dans mes bras, une personne qui aurait pu me dire “ça va être correct”. J’aurais aimé aider, ma peine est rien comparée à leurs souffrances, sacrifices et pertes. C’est une tristesse pour ce que vivent ces gens, mais aussi une tristesse pour l’humanité. Une tristesse de voir ces policiers, fonctionnaires, ingénieurs, politiciens, promoteurs de projets, garde du corps, archéologue, etc., avoir la croyance profonde “ qu’ils n’ont pas le choix - qu’ils ne font leur travail ”. Qu'ils doivent écraser des personnes pour devoir nourrir leur propre famille. La scène est imprimée dans ma mémoire - quand Sleydo, une gardienne remarquable crie aux fonctionnaires qui sont en train de creuser avec une excavatrice un lieu sacré d’enterrement “ Pourquoi je reste là comme une idiote à vous parler, je devrais aller déterrer vos ancêtres en Europe à la place ” pour que vous sachiez c’est quoi se faire violer son territoire et son histoire. Peut-être pouvoir toucher à un semblant d’empathie ?
La tristesse vient aussi de voir “l’obéissance” que la société nous apprend. Cachons-nous derrière; des lois coloniales, des “impératifs” écoomiques, derrière la peur des autres, la peur de manquer de tout, la peur d’être différent, la peur d’arrêter le développement en terres autochtones, la peur des précédents, la peur de ne pas avoir une carrière.
Moi j’ai peur de cette tendance à tomber endormi - à faire le travail ordinaire demandé, faire partie de la chaîne pour nourrir sa famille en détruisant celle des voisins.
Peut-être que la colonisation c’est surtout le croyance de ne pas avoir le choix…
Voici ma croyance: Personne ne serait mort si ce pipeline n’aurait pas été construit. personne n’aurait été jeté à la rue. Au contraire, on aurait créé moins “northern towns” où abus de drogue, alccol et violences sexuelles sont légions. Personne ne serait mort si ce projet n’avait as eu lieu. Seulement les poches de quelques individus en auraient eu un peu moins. Je crois que l’humain est créatif - il peut trouver une manière de vivre sans détruire et exploiter. On peut créer des emplois autrement.
La créativité est l’inverse de la violence.
Ce pipeline a clairé des forêts, a dévisagé et meance des rivières, a grugé l’énergie d’un peuple qui a déjà assez souffert, pour graisser les poches des gens profitant déjà de 500 ans de colonisation.
Je me suis levé à la fin du film, c’en était trop de quitter cette salle comme si on venait de regarder Interstellaire (un de mes fils préférés d’ailleurs) et dire “wow, c’était intéressant”. Je ne pouvais rester spectateur. Je me suis levé et fait une chose que je n’avais jamais fait. Comme la plupart d’etre nous, je suis assez timide devant un groupe d’inconnus !
“Aille la gang, si ce film vous a dérangé autant que moi, on ne peut rester là à rien faire ! On ne peut pas tous se rendre au BC pour aider les Wet’suwet’en , mais il y plein de luttes ici aussi. Les Innus luttent pour le caribou, les Nehirowisi Atikamekws pour protéger leurs forêts et l’Orignal, les Anicinabés pour protéger 30% des terres publiques… on ne peut pas tous se rendre en forêt ! Mais il y a plusieurs manières d’aider. Si vous êtes aussi tannés que moi et choqués - agissons !” ( J’ai été surpris et heureux des nombreux sourires, thumbs up, connexions, échanges et discussions qui ont continués une heure après la fin du film !)
Une manière facile - envoyons des dons à des groupes qui travaillent sur des enjeux (cliquer ici) de protection du Territoire. J’envois aussi régulièrement de l’argent à une association en Amazonie, je ramasse les fonds par interac et les envoie direct sans intermédiaire !
Aussi, prenons le temps de lire, écouter et s’éduquer sur ce que veut dire être un ami et un allié des Gardiennes et aussi d’être un gardien de la Vie ici sur terre.
Je crois que l’Humain se sent à son meilleur lorsqu’il se met au service de la Vie, au lieu de mettre la Vie à son service.
Trouvons - chacun à notre manière - le courage pour créer de la connexion.
La décolonisation - c’est la connexion
La décolonisation, c’est écouter
consciemment accepter que quelque chose cloche
quand on doit faire souffrir d’autres
pour remplir sa caisse de monopoly
La décolonisation, c’est sortir de sa zone de confort
partager son abondance
la décolonisation c’est pleureur pour avancer
se choquer pour transformer
la décolonisation c’est le respect
“Il ne suffit pas de porter un chandail orange une fois par an. La réconciliation, c’est reconnaître les cicatrices que le colonialisme a laissées, non seulement sur les individus, mais aussi sur les communautés entières, et s'engager à réparer, à bâtir des ponts de respect et de solidarité. C'est faire entendre nos langues, faire vivre nos traditions, et redonner une voix aux silences imposés.
Aujourd’hui, je vous invite à aller au-delà des symboles et des gestes de surface. Je vous invite à vous éduquer, à écouter la sagesse des aînés et à poser des actions concrètes. Parce que la réconciliation ne concerne pas seulement les peuples autochtones. Elle nous concerne tous.
Ensemble, faisons en sorte que cette journée soit non seulement un moment de réflexion, mais aussi un engagement sincère à construire un futur où nos vérités, nos histoires et notre humanité seront enfin honorées.”
autres liens pour s’éduquer et supporter:
https://snapquebec.org/notre-travail/nord-du-quebec/pipmuakan/
https://www.awacak.ca/
https://gardiensduterritoire.com/
https://www.gardienspourlaterre.ca/
j’aime toujours partagé ma musique: Territorio Ancestral ! de KAÊ GUAJAJARA
si tu t’es rendu ici tu mérites cette chanson incroyable !