J’ai écrit cette lettre pour Louise, une femme rencontrée récemment qui a vécue de grands traumatismes dans sa vie. Je ne sais pas exactement ce qu’elle a vécue, mais en mirant dans ses yeux, j’ai perçu dans ce moment là où remontaient les souvenirs; la douleur, la souffrance, la tristesse, la perte d’innocence et l’appel à l’aide. Voici quelques mots pour elle, pour lui montrer ma présence; pour simplement être avec la douleur qu’elle ressent. L’empathie, c’est simplement être AVEC, ne pas passer à côté de ce qui se présente. Être avec l’autre, sans vouloir sauver. C’est une offrande pour la suite de son périple, et peut-être ceci pourra aussi te servir ou à quelqu’un que tu aimes. Il y a tellement de traumatismes dans chacune de nos vies, et l’humanité en créé à la pelleté en ce moment. Soyons la force qui ose aller vers la souffrance et la transformer en compassion, en amour et en actions pour diminuer le mal qui se fait sur d’autres humains qui ne le méritent pas.
Si tu as des commentaires, réflexions ou autre SVP, mets les à la fin dans la zone commentaire ou sur le post FB pour que TOUS puissent en profiter. J’adore vos réponses et j’aimerais que tous pruissent en profiter.
Louise, merci de ton partage lors de notre rencontre à l’atelier sur l’Empathie dans ton groupe communautaire. Nous avons eu quelques minutes ensemble et j’ai entendu le poids que tu portes sur tes épaules. Que les quelques mots que je t’offre soient une offrande pour Toi, et non un jugement, une recette ou un diagnostic. Ton passé semble lourd à porter, un fardeau que tu ne mérites pas, que personne ne mérite. Je vois un tourbillon de souffrances qui peuvent désorienter. Je vois aussi que tu veux t’en sortir, tu veux cesser de souffrir autant, tu veux vivre une vie plus normale…peut-être même te mettre au service des autres et te déployer.
Sache que personne ne mérite de souffrir autant des gestes d’autrui. Tu n’as rien fait pour mériter cela. Mais la vie s’est passé autrement, c’est dur d’expliquer pourquoi, peut-être un jour le trouveras-tu ? J’ai lu l’autre jour que toutes les épreuves, même les plus grandes portent toujours un cadeau. Oui cela doit être dur à entendre (à lire) quand on est dans la souffrance, on veut simplement que cela arrête… et comme le dit toujours ma conjointe “ ceci aussi passera - this too will pass ”. Et peut-être que ce charbon, ce plomb, ce métal lourd et terne pourra être poli pour être lisse, brillant et clair. Il y a toujours un cadeau à la fin… peut-être cela peut aussi être une bougie vers laquelle marcher dans les pires moments de doute et de désespoir ?
Ceci n’excuse en RIEN le geste de violence, ceci aide simplement à trouver un sens une fois que le geste a été commis, et à en ressortir pour trouver un sens nouveau à la vie. Je lisais récemment l’histoire une femme canadienne, Katy Hutchinson (elle a écrit un livre) qui a vécue la perte dramatique et violente de son mari…et dès les premiers instants, avec la douleur intense, peut-être même pour être capable de “l’envisager”, elle s’est dit “qu’il aurait sûrement un cadeau au bout de cela” …et oui avec le temps le cadeau lui est apparu. Elle a su utiliser cette expérience traumatisante pour aider des milliers de personnes partour dans le monde.
Que faire avec le trauma ? Voici quelques pistes, des idées. Ceci n’est pas un texte scientifique, une revue de presse, un copier-collé de la revue Châtelaine ou une réponse de IA. C’est une offrande du fond de mon coeur à toi.
Avoir du support; on ne peut pas passer au travers seul. Mais avoir un support de qui ? De quelqu’un qui peut nous recevoir sans nous juger, sans être déclenché et perturbé par ce que l’on a besoin d’exprimer. Trouver quelqu’un qui peut simplement nous recevoir, nous écouter - être LÀ avec nous, point. Peut-être un travailleur social, peut-être une amie, une travailleuse du communautaire, un thérapeute, une voisine ? Quelqu’un de la famille ?…Parfois oui, souvent non. Si la personne est affectée par la situation, elle ne peut nous accueillir comme on a besoin car elle est déclenchée elle-même. Trouver le BON support. Trouver le support pour soi et non pour supporter l’autre. À la fin de ces “rencontres” tu devrais te sentir mieux qu’avant, c’est un bon indicateur ! Parfois une ligne d’aide, simplement pour recevoir de l’écoute peut être salvateur, surtout quand il est tard dans la nuit et qu’on se dit qu’on va déranger. De l’écoute de qualité, peu importe de qui - fait du bien. L’histoire n’est pas toujours si importante. La présence apporte la lumière, la lumière apporte la clarté et la créativité pour aller de l’avant.
Reconnecter avec la Nature - notre plus grand ami qu’on oublie souvent, la nature autour de nous. Les arbres, les ruisseaux, les plantes, les prairies, les vagues, le fleuve, le sable, les oiseaux, le soleil, la pluie. Laisse-toi prendre dans les bras de de notre Mère. La Mère qui est toujours là, qui ne déçoit jamais. Celle qui nous nourrit tous les jours. Parle-lui, exprime lui tes émotions. Laisse le chagrin couler dans ses flots, tes larmes peuvent couler vers le fleuve. L’eau purifie, nettoie ton visage avec quelques poignées d’eau. L’eau c’est la vie. Elle est si intelligente et accueillante. Sens la fraîcheur de celle-ci. Laisse l’eau te renouveler. Chaque jour. La guérison est un geste à renouveler. Cela prend de la pratique. La Montagne est solide, elle peut soutenir tes pas. Cette terre qui chaque jour nous nourrit est intelligente elle sait comment te soigner. Tu as été blessé par des humains. La terre comprend cela, passe un moment avec elle, elle te comprendra et te donne toujours un amour inconditionnel. Va là ou ton coeur te mène. Moi j’aime bien la forêt, les ruisseaux et notre fameux fleuve ! Vas-y, peu importe la distance.
Prends soin de ton corps - tu veux le respect - offre toi le respect. Mange bien, bois de l’eau, dors autant que possible…écoute ton corps. As-tu déjà un reçu un massage de quelqu’un en qui tu as confiance ? T’es tu déjà offerte un massage toi-même ? (le lien vient d’un bon ami - Renaud Phaneuf). As-tu déjà massé tes propres pieds ? Prends des bains. L’eau c’est la vie, elle acceuille et elle nettoie. Prends soin de ton corps. Peut-être auras-tu besoin de soutien ici aussi pour reconnecter avec ton corps et toute les émotions qu’il contient. La guérison de l’âme passe par la guérison aussi du corps.
Écris, dessine, gribouille dans un journal intime ou des feuilles blanches. Déverse-y ce qui se passe pour toi ? Quelles sont tes joies et souffrances ? Quelles sont tes pensées. Ce journal intime il est pour toi. À quoi cela sert ? On ne sait pas. Et si ne pas savoir fait ausi partie de la guérison. S’abondonner à ne pas savoir…mais à suivre notre intuition et ce qui nous fait du bien, un pas à la fois, des pas de bébés.
Lis - trouve des lectures qui te font du bien…pas juste des distractions, mais aussi de la nourriture pour ton âme…tu trouveras le livre qu’il te faut..moi le livre qui m’a beaucoup aidé s’appelait “Lettre d’une amie pour des temps difficiles”…cela m’a soutenu à plusieurs reprises pour faire sens de la souffrance. Et toi, quel livre te fera du bien, à toi de voir. Attention aux livres psycho-pop qui ne font que donner des trucs pour se changer les idées… j’aime bien les livres qui m’amènent à avoir confiance dans mon propre pouvoir de guérison et ne pas me rendre dépendant d’une technique ou de distractions. Mon amie Marie Vallières a écrit un livre, une fiction sur le trauma…p-ê à travers une histoire, pourras-tu créer des liens et trouver des pistes pour ta guérison ?
Le pardon de soi et de l’autre....peut-être pas de l’autre tout de suite…cela est peut-être trop souffrant. Mais peut-être te pardonner toi-même si tu t’en veux pour quelquechose que tu as enduré trop longtemps ? Pardonner pour cesser le cycle de souffrance…sans rien presser. Jamais pardonner c’est excuser le ou les gestes de violence. Les gestes inacceptables restent toujours innaceptables. Un pardon permet cependant de ne pas rester avec le poison de l’autre dans son être. “ Je te pardonne, car tu m’as fait mal et tu devais beaucoup souffrir pour faire mal autant que cela à un autre”. Pardonner pour évoluer et stopper la violence. S’élever au-dessus de la haine en transformant sa colère en actions de guérisons…
Qu’est-ce que je sais du trauma et comment l’adresser ? Pas grand chose, pas plus que le prochain ou toi. C’est à chacun de trouver son propre chemin, de trouver les outils et le rythme qui nous convient. Il n’y a pas une recette, une façon de faire. Il y a notre intelligence innée de notre corps, de nos émotions, de nos intuitions, de d’autres humains digne de confiance. Je vois ce chemin de guérison comme une manière d’arrêter la violence en soi, dans sa communauté et dans le monde. La violence crée le trauma. Le trauma non transformé, crée plus de trauma. La trauma est un carrefour pour prendre soin de toi et de ce poids lourd pour que tu puisses continuer à vivre ta vie dans la beauté, le service et la connexion.
Nous sommes avec toi de tout coeur. Nous sommes ensemble malgré les apparences de séparation et de distance. Nous apprenons à vivre comme humain de nouveau. Ton courage est inspirant.
Oh merci colin pour ce texte! Vivre avec nos traumas, petits et grands, nouveau ou ancien … c’est un chemin de vie, c’est apprendre à surfer sur les vagues … mais toujours avancer, continuer… et comme dirais mon amie; ça vas aller, ça passera … parfois ça prend un peu plus de temps, mais je pense que prendre le temps de vivre nos émotions/souffrances face au trauma nous aide à mieux cheminer… j’aime bien connecter avec la nature, l’eau continue de couler dans le ruisseau malgré tout. Les arbres continuent à danser avec le vent… malgré tout!
Notre plus grand défi humanitaire est selon moi de co-exister tous ensemble avec nos traumas, nos histoires … c’est un GRAND défi!
Merci de ton partage ! Merci pour cette photo! J’y vois tout l’amour d’une mère à son enfant❤️
Merci Colin pour ce texte magnifique, je ne vois pas grand-chose à rajouter car tu as tout dit, tu as trouvé les mots qu'il fallait pour exprimer à la fois ton ressenti et à la fois des possibilités que chacun peut mettre en place pour ne pas rester seul.
En ce moment beaucoup de personnes révèlent et retrouvent la mémoire traumatique qui a été enfouie si loin qu'elle remonte des années et des années après.
L'important comme tu dis à d'y mettre la conscience, pour la transmuter elle n'est pas la garder stocker dans nos corps car cela nous empoisonne..
Gratitude à toi pour ce texte et je suis de tout cœur avec toutes les personnes qui ont subi des traumatismes dans leur vie, puissent-t-elles entendre tous les beaux conseils que tu leur donnes.
Merci de ton empathie, de ta sagesse.