Iemanja: Honorer la Communauté et le Féminin Sacré

Le 2 février au Brésil

Le 2 février est la date de fête ma fille Yemaya. Chandra et moi lui avons donné ce nom car c'est lors de cette date à chaque année que les Brésiliens célèbre Iemanja (Yemaya) la déesse des eaux, la divinité sacrée de la mer. Iemanja est un symbole de la fertilité, de la maternité et un lien direct avec l'élément de l'eau et de notre connexion sacrée avec la Mère Terre. Iemanja est une icône en résurgence dans plusieurs croyances et religions afro-brésiliennes, et aussi pour les personnes de toutes origines, couleur de peau, âges et croyances spirituelles qui voient la beauté et le sens de se connecter à cette divinité enracinée dans la vie, l'eau et la matrice féminine créatrice de vie. L'eau c'est la Vie.

Statue of Iemanja in Victoria

Ce 2 février 2024, avec ma famille (dont Yemaya bien sûr) j'ai participé et été témoin des célébrations de Iemanja sur la plage de Vitoria au Brésil. Cette journée et soirée fut extrêmement touchante pour moi; ma connecté à la Beauté, au plaisir d'être ensemble fans la révérence, le mystique et la joie. J'ai vu de multiples groupes indépendants les uns des autres, chacun honorer et de relier à leur manière à cette déesse noire. Chaque groupe était indépendant et chantait, dansait, priait et jouaient ensemble selon sa propre lignée, créativité et symbolique. Aucune autorité ne contrôle ces rassemblements.

Ce qui me touchait le plus est la façon tellement sentie que les personnes se reliaient à Iemanja, et aussi entre eux. Les rituels priorisaient la connexion entre les membres du groupe par la danse, les chants, la musique, l'art, la réverence, à beauté, les rituels et le symbolisme

Photos Colin Perreault

On sent que ces Brésiliens de tous âges, classes sociales et lignées ancestrales se retrouvent pour recréer une culture et une façon de se connecter à une communauté, dans la créativité, la modernité et aussi un grand respect pour l'histoire derrière cette célébration. Le Brésil à été le pays où le plus d'esclaves ont été vendus. Plus de la moitié des 10 millions d'esclaves africains kidnappés et vendus l'ont été au Brésil. Ces esclaves de plusieurs pays africains ont recréés depuis 500 ans une culture de façon clandestine et underground pour garder un lien à leur origines et leur dignité.

Aujourd'hui, cette façon d'honorer Iemanja est en expansion, et j'ai eu l'impression spécialement chez les jeunes. De magnifique groupes de jeunes avec comme leader et prêtresse des femmes se reliaient aux ancêtres africains et à ces symboles puissants et porteurs de sens. J'ai vu des rituels d'un symbolisme touchant comme:

- Peigner et flatter les cheveux d'une autre personne et lui faire une couette avec amour et délicatesse.

- Se donner des colles et de baiser les mains pour se saluer

- Montrer un respect et une révérence aux plus anciens.

- Se "smudger" avec des encens et du tabac

Tous sont bienvenus, autant les descendants d'Européens que les Brésiliens avec ascendance africaine, c'est donc un espace de rencontres et de guérison pour tous. Au Brésil, l'esclavagisme à laissé de profondes blessures qui affectent encore aujourd'hui les personnes à la peau foncée.

De finalement en venir tous ensemble à voir la beauté et le sens de ces croyances en révérence à notre mère terre et eau, me donne l'espoir qu'enfin les humains de donnent les outils pour sortir de l'exploration et entrer dans l'ère de la Connexion.

Peut-être pouvons-nous créer, tous et toutes, ces traditions qui redonnent un sens à nos existences en liaison avec l'eau; nous lient ensemble et honorent la Mer - la Mère. On se voit le 2 février prochain dans une celebration près de chez vous.